Les affects, les composantes de l'affectivité : sensations, émotions, sentiments, impressions
Une émotion est un affect intense, temporaire, subi ou spontané, à la fois physique et psychique, comportant toujours une manifestation neurophysiologique: transpiration, rougeur, rythme cardiaque accéléré ou ralenti, etc.
Les sept émotions de base (joie, tristesse, colère, peur, surprise, angoisse ou anxiété, sérénité), comme les couleurs, connaissent des nuances ou des variances.
Émotions de base
Joie
Allégresse, contentement, gaieté, effervescence, plaisir, satisfaction, vo-lupté, etc.
Tristesse
Bile (faire de la), cafard, chagrin, déception, deuil, down, peine, regret, re-mords, spleen, vague à l'âme, etc.
Colère
Agressivité, dépit, emportement, indignation, irascibilité, irritation, rage, etc.
Peur
Crainte, frayeur, frousse, phobie, trac, trouille, etc.
Surprise
Ahurissement, charme, confusion, consternation, ébahissement, émerveil-lement, enchantement, étonnement, embarras, saisissement, stupéfaction.
Angoisse (liée au passé), anxiété (liée au futur)
Affolement, inquiétude, malaise, panique, souci, terreur, tour-mente, etc.
Sérénité
Aisance, bonheur, calme, paix, quiétude, tranquillité, etc.
Contrairement aux émotions, les sentiments s'avèrent des dispositions affectives plutôt stables. Certains sentiments suscitent, inconsciemment ou non, des émotions fortes qui nous bouleversent à un point tel que nous pouvons perdre la maîtrise de nous-mêmes et alors avoir des réactions impulsives.
Principaux sentiments étouffants
Désarroi : “Je me sens perdu, confus, désorganisé; je ne sais pas où j'en suis.”
Ennui : “Il n'y a rien d'intéressant dans ma vie. Hier, aujourd'hui, demain, c'est la même vie plate. Je tourne en rond.”
Envie, jalousie : “Je suis jaloux des personnes qui sont riches ou belles, ou qui ont l’air à l’aise, qui gèrent bien leur vie, qui s’occupent de leurs affaires. Dans le fond, je voudrais être comme elles.”
Honte, culpabilité : “Quand quelque chose ne va pas, je pense d'abord que c'est de ma faute et je me sens mal. Devant les autres, je me sens confu-sément inférieur, coupable, jamais correct, jamais à la hauteur.”
Impuissance, envahissement, dépendance : “Je ne réussis pas à avoir du pou-voir sur moi, sur mon environnement. Souvent je subis ce que les autres décident. Je ne me sens pas bien avec moi-même: je dépends des autres, de l’alcool, de la dope, de la télévision, etc.”
Insignifiance : “Je me vois sans attraits ni valeur, sans signification ni pour moi ni pour les autres. Je ne suis pas grand-chose.”
Malaise : “ Je me sens de trop avec des gens, et seul je ne suis pas bien avec moi-même. Je suis mal dans ma peau, plus souvent qu'autrement.
Méfiance, insécurité : “Je me méfie des autres, du nouveau, de l’inconnu, de mes propres perceptions. Je ne fais confiance à personne, surtout pas à la vie. Je dois toujours avoir le contrôle; pas question de m’abandonner.”
Rejet : “J'ai beau proposer des choses, être aimable, les autres me disent non. J'ai plein de refus dans ma vie.”
Ressentiment : “J'ai de la rancune envers qui m'a fait du tort, injustement ou non. Parfois, je ressens avec colère une déception et une insatis-faction envers une personne qui représentait beaucoup pour moi, de qui j'attendais gros, mais qui n'a pas répondu à toutes mes attentes.”
Solitude, isolement : “Je me sens une personne très seule. Qui me téléphone? Qui pense à moi, me propose quelque chose? Personne!”
D’autres sentiments suscitent le bien-être et favorisent l’épanouissement, c’est-à-dire le développement d’habiletés pour faire face à nos difficultés et à la vie en général.
Principaux sentiments épanouissants
Aisance, indépendance, liberté : “Généralement je sais que je peux compter sur moi. J’ai de la facilité et du plaisir à vivre avec moi. La compagnie des autres est un ajout à mon bien-être.”
Amour, amitié : “Je porte attention à ressentir l’amour que je donne autant que celui que je reçois, quelle que soit sa forme: sympathie, tendresse, affec-tion, parenté, amitié, conjugalité, solidarité.”
Appartenance : “Avant tout je sens que je m’appartiens, c’est-à-dire que je suis la plupart du temps en contact avec moi, ce qui me permet de res-sentir des liens significatifs avec des personnes, des valeurs, des idées, des lieux. Je reconnais leurs apports positifs dans ma vie et demeure fidèle à leurs influences.”
Bonheur, satisfaction, fierté : “La plupart du temps je ressens du plaisir, de la satisfaction, de la fierté pour ce que je suis, ce que je fais, ce que je vis, tout en étant capable de me critiquer et de rire de moi.”
Compétence, pouvoir : “Je me reconnais des habiletés et des capacités pour agir sur moi et sur mon environnement, pour affronter une dif-ficulté, pour réaliser un projet. Quand j’associe énergie et créativité, j’améliore ma vie, je trouve des réponses épanouissantes à mes at-tentes.”
Confiance, sécurité : “La plupart du temps j’ai confiance en moi, c’est-à-dire que je me fie à mes capacités de ressentir, de réfléchir, de juger, d’agir. J’ai confiance en une autre personne quand j’ai évalué positivement ses compétences et son honnêteté à mon égard. Quand je me sens en sécurité, que je fais confiance à mes intuitions, je suis capable d’abandon.”
Curiosité : “J’aime explorer le nouveau, m’ouvrir à l’inconnu. Mon intérêt s’en trouve la plupart du temps satisfait et même stimulé.”
Responsabilité : “À force de prendre mes responsabilités, j'augmente ma capacité à prendre des décisions de façon autonome. J'apprends à identifier davantage ce que je désire et à assumer les conséquences de mes choix.”
Signifiance : “Je me sens significatif, utile, important, ressourçant pour moi-même et aussi pour d’autres.”
Les sensations sont des impressions physiologiques, simples et immédiates, perçues par l'intermédiaire des sens (toucher, vue, ouïe, goûter, odorat): sen-sation de chaud, de froid, de doux, de rude, etc.
Goût : sucré, salé, dur, mou, aigre, doux, fade, fort, chaud, froid, sec, hu-mide, croquant, etc.
Odorat : parfumé, âcre, aigre, inodore, etc.
Ouïe : aigu, sourd, rythmé, chaotique, etc.
Toucher : chaud, froid, dur, mou, rugueux, lisse, lourd, léger, sec, humide, etc.
Vue : lumineux, sombre, mat, brillant, coloré, terne, incolore, transparent, opaque, etc.
Les impressions sont des jugements rapides et non fondés. Exemple: j'ai l'impression qu'on m'aime bien quand on m'appelle par mon prénom.
Identification des affects
Date : __________
Émotions
Joie _____ Tristesse _____ Peur _____ Colère _____ Surprise _____ Angoisse, anxiété _____ Sérénité _____
Éléments déclencheurs
_________________________________________________
________________________________________________________________________________
Pensées spontanées ou irrationnelles, croyances
_________________________________________________
_________________________________________________
Réactions
_________________________________________________
_________________________________________________
Sentiments étouffants
Ennui _____ Honte, culpabilité _____ Insignifiance _____ Méfiance, insécurité _____ Envie, jalousie _____
Impuissance, envahissement, dépendance _____ Rejet _____ Ressentiment _____ Solitude, isolement _____
Malaise _____ Désarroi _____
Éléments déclencheurs
_________________________________________________
_________________________________________________
Pensées spontanées ou irrationnelles, croyances
_________________________________________________
_________________________________________________
Réactions
_________________________________________________
_________________________________________________
Sentiments épanouissants
Aisance, indépendance, liberté _____ Confiance, sécurité _____ Signifiance _____ Curiosité _____
Compétence, pouvoir _____ Amour, amitié _____ Appartenance _____ Bonheur, satisfaction, fierté _____
Responsabilité _____
Éléments déclencheurs
_________________________________________________
_________________________________________________
Pensées spontanées ou irrationnelles, croyances
_________________________________________________
_________________________________________________
Réactions
_________________________________________________
________________________________________________________________________________
Auteur : Michel Lemay, M.A., sexologue, doctorant en philosophie (éthique appliquée, Les trois composantes de l'affectif)
Des malheurs évités le bonheur se compose.
comment pouvons-nous améliorer les conditions de notre existence ? Il nous arrive souvent de mal réagir aux événements tout simplement parce que nous ne les comprenons pas et, à plus forte raison, parce que nous ne savons pas comment y faire face de manière appropriée. Or, nos réactions négatives finissent inévitablement par nous rendre malheureux.
Nous sommes plus alphabétisés et plus instruits qu’autrefois, mais ce progrès reste limité et ne touche pas à certains aspects très importants. Nous considérons que le fait de savoir lire, écrire et compter est indispensable pour accomplir nos activités quotidiennes. Ces habiletés que l’on nous a enseignées nous procurent des avantages indéniables. Pourtant, nous laissons aux hasards de la vie le soin de nous apprendre à respecter les autres, à redresser nos raisonnements erronés et à découvrir la source de nombreux malentendus. Nous nous développons ainsi sans que jamais personne ne nous explique comment fonctionnent nos processus mentaux, ceux-là même qui régissent notre vie de tous les jours, nous permettant de réfléchir à la réalité, de l’évaluer, de l’interpréter, d’interagir avec autrui, bref, d’accomplir toutes ces activités qui définissent ce que nous appelons « vivre ».
Une vie sans mode d’emploi
De très nombreuses expériences façonnent notre existence, mais les systèmes d’éducation n’abordent pas, ou si peu, les plus importantes comme celles qui consistent à raisonner, à éprouver des émotions ou à entrer en relation avec d’autres personnes.Cependant, bien qu’elle semble moins pratico-pratique que la capacité de lire ou de compter, l’aptitude à mieux comprendre le fonctionnement de notre cerveau comporte des avantages incontestables dont nous pourrions profiter quotidiennement : nous y gagnerions une plus grande motivation, des relations harmonieuses avec les autres, la capacité d’analyser et de comprendre les événements de manière plus nuancée et, surtout, une capacité d’évaluation accrue, fort profitable lorsque vient le temps de prendre des décisions cruciales au cours de notre vie. Dans le Petit traité antidéprime, je vous invite à effectuer une exploration passionnante qui vous conduira à mieux comprendre qui vous êtes ainsi qu’à mieux saisir comment vous raisonnez, comment vous interprétez les situations de la vie quotidienne et comment vous entrez en relation avec les autres. En examinant ces différents aspects, vous verrez comment il est possible de faire naître et perdurer le bonheur en vous-même. Mon propos pourrait se résumer comme suit: voyez comment vous pouvez être bien avec vous-même et avec les autres et essayez de mieux comprendre la vie. À elles trois, ces clés vous ouvriront les portes d’une véritable amélioration des plus petits détails de votre quotidien. C’est de ce « mode d’emploi » absolument fondamental qu’il sera question.
Quelques définitions du bonheur
De tous les temps, par tous les moyens, dans toutes les langues, l’être humain a continuellement décrit un état qui lui semblait idéal : le bonheur. Bien sûr, cette notion n’a pas toujours existé avec la même précision qu’aujourd’hui et une grande quantité de termes ont été utilisés pour y référer. Parfois relié à l’amour, d’autres fois à la béatitude religieuse, le bonheur a tenté les philosophes dans leurs écrits et a emprunté tous les visages, celui de l’art et de l’argent jusqu’à celui des paradis artificiels. Des religions, des rituels ont tendu vers cette harmonie. Ces régimes parfois austères étaient une manière de répondre à certains besoins psychologiques et affectifs essentiels, comme la valorisation et l’adhésion à un groupe. Cela donnait surtout l’impression d’être utile dans le monde et la société, ce qui permettait de mieux comprendre le vaste mystère d’une existence devenue tout à coup pleine de sens. De manière plus ou moins concrète, la quête humaine est devenue celle du bonheur, d’un bonheur intense, constant et irréductible. Mais cette tentative demeure irréalisable dans la mesure où la notion de bonheur, telle qu’elle est ainsi définie, ne décrit tout simplement pas la réalité. La sagesse populaire n’a-t-elle pas remarqué qu’aucun être humain, du plus riche au plus épanoui, n’a jamais atteint un tel état de joie de manière durable ? N’avons-nous pas constaté que le bonheur dont il s’agit consiste surtout en une collection de moments de nature variable, habituellement courts, qui ponctuent agréablement nos vies de façon sporadique et imprévisible ? Par exemple, un tel bonheur semble bien à l’œuvre pendant la passion amoureuse, la réalisation d’un projet dans lequel nous avons investi quantité d’efforts, la nouveauté et la détente que prodiguent les voyages. Mais ces états sont heureux justement parce qu’ils ne sont pas constants. Le bonheur dont je parlerai n’est pas celui qu’on imagine habituellement, car un état d’euphorie ou de satisfaction constante n’existe tout simplement pas. Et, pour ajouter une difficulté, ce bonheur reste absolument insaisissable puisqu’il varie avec chaque personne ! Ainsi, gagner le gros lot à la loterie peut permettre de rendre quotidiens des moments qui restaient trop rares et exceptionnels. Avoir la possibilité, quand on le désire, de boire de très grands vins, de voyager continuellement, de se délasser, tout cela ne mène pas à un état constant de bonheur : le plaisir intense ne se fait sentir qu’au début. Nous nous habituons aux nouveaux états, aussi agréables qu’ils soient, et c’est pour cette raison que les moments intenses de bonheur ne sont possibles que pendant de courtes périodes. Il est même intéressant de constater que, sur le plan de la chimie du cerveau, ces moments d’exaltation intense découlent du travail de molécules particulières, les neurotransmetteurs tels que l’endorphine, l’adrénaline, la dopamine et la sérotonine. Sans certaines de ces substances, aucune euphorie ne serait ressentie. Cependant, et dans ce cas comme dans celui des drogues, le corps ne peut constamment entretenir un état exceptionnel, la production et l’effet de ces substances demeurant restreints. Ainsi, la limite de nos moments de « bonheur » est simplement physique. Nous oublions rapidement que c’est la rareté de ces moments qui en fait l’intensité. Avec un bonheur constant, notre corps se désensibiliserait vite à l’état d’euphorie naturelle. De même, en affirmant qu’il n’y a pas d’amour heureux, le poème d’Aragon (devenu adage populaire) rappelle par la même occasion cet aspect tellement circonstanciel qui aide à faire naître la passion amoureuse, accroissant sa force et sa beauté.
Le bonheur défini comme un état d’euphorie et de satisfaction constante semble ainsi constituer notre but principal. Nous avons tous l’espoir d’améliorer notre sort. Mais de quelle manière devons-nous procéder pour y arriver ?
Aussi loin que nous étendions notre regard sur l’histoire humaine, nous voyons poindre la quête du bonheur. Quelque trois siècles avant notre ère, le philosophe Épicure a d’ailleurs écrit ceci dans la Lettre à Ménécée : « Il faut donc étudier les moyens d’acquérir le bonheur, puisque quand il est là nous avons tout, et quand il n’est pas là, nous faisons tout pour l’acquérir. » Des philosophes de l'Antiquité à aujourd’hui, il s’agit toujours de l’eudémonisme, de la recherche du bonheur. Mais la manière d’y parvenir que je propose ici est bien différente de tous les moyens qu’Épicure connaissait à son époque…
Plus près de nous, la conception populaire du bonheur prend souvent le visage de la santé, du confort matériel et de la richesse. Malheureusement, très peu de ces éléments dépendent de ce que nous sommes et de nos valeurs personnelles. Ils se définissent essentiellement par une reconnaissance extérieure: combien d’argent nous gagnons, qui sont nos amis, quelles innovations technologiques nous venons de nous procurer, etc. Contrairement au bonheur évoqué par Épicure, ce bonheur-là n’est pas celui de la mesure mais plutôt celui de l’excès. Parmi les « heureux » qui comblent facilement leurs besoins primaires, qui bénéficient d’une foison d’activités et d’événements culturels, plusieurs ne voient pas où la vie les mène et restent profondément insatisfaits sans pour autant savoir quoi faire pour améliorer leur sort. Cela montre à quel point le bonheur ne dépend pas de la richesse ni de la popularité – ou d’autres facteurs essentiellement extérieurs – mais de nous-mêmes. C’est pour cette raison que nous devons apprendre à développer des habiletés intérieures aptes à faire contrepoids à la pression que les valeurs sociales exercent sur nous.
Le problème ne réside pas tant dans la nature de ce que la société valorise. Des valeurs telles que la réussite professionnelle peuvent très bien rendre beaucoup de gens heureux. Le danger se situe plutôt dans la manière dont nous adoptons ces valeurs, souvent sans aucunement analyser leur pertinence par rapport à nos propres goûts. Par exemple, si l’on nous dit pendant notre enfance que le mariage rend profondément heureux, il se peut bien que l’avenir nous le confirme. Mais si nous adoptons cette croyance et que nous avons la malchance de vivre une union difficile s’achevant par un divorce, nous risquons d’être encore plus déçus que si nous n’y avions pas cru. Si nous suivons le courant en ne nous fiant plus qu’à ce que pense le plus grand nombre, il devient extrêmement facile de perdre pied, de ne pas comprendre où nous allons. Bien sûr, ce phénomène est normal: nos activités, les gens que nous fréquentons, les médias expriment sans cesse certaines valeurs. Il est naturel de finir par les assimiler. Mais si toutes ces variations du plaisir ou de la reconnaissance peuvent parfois nous rendre heureux, elles n’assurent pas pour autant notre bien-être.
Résumons la définition du bonheur qui a été entamée. Il ne peut s’agir de simples valeurs sociales ni d’un état d’euphorie constant puisque notre organisme le réduirait nécessairement. Chaque personne élabore sa propre définition du bonheur selon ses expériences et ses intérêts ; cette définition prend souvent une forme idéale, absolument irréaliste parce que impossible à maintenir constante. Que reste-t-il ? Comme nous le constatons, tenter de définir le bonheur de manière universelle s’avère plutôt ardu. C’est cette erreur que nous commettons fréquemment lorsque nous le définissons par des caractéristiques générales, comme être aimé, riche, puissant, etc.
Au cours des pages qui suivent, je présenterai un bonheur qui prend forme à travers des dispositions absolument personnelles. Au lieu d’un idéal, il s’agira plutôt d’un contexte, d’un état d’esprit fonctionnel lié à la manière dont nous utilisons le sens dans notre vie. Et s’il reste vain de tenter une explication unique qui engloberait toutes les formes du bonheur, il est possible d’identifier ce qui s’impose à l’origine : la compréhension, puis la maîtrise des processus psychologiques et des comportements qui permettent de vivre pour nous-mêmes quatre saisons dans le bonheur.
Maintenant que j’ai défini le bonheur avec autant de réserves, on est en droit de se demander de quel état il peut bien s’agir. À la différence, donc, d’un bonheur illusoire et particulièrement intense, je parlerai d’un autre bonheur. Je le définirai, celui-là, comme un état stable de bien-être et d’harmonie avec soi-même, avec les autres et avec la majorité des événements de notre vie. J’expliquerai certains éléments fondamentaux qu’il est nécessaire de comprendre et d’accepter pour parvenir à cet état et l’entretenir. Ce bonheur, réalisable celui-là, deviendra en quelque sorte prévisible, maîtrisable. Ces qualités le distingueront des moments qui, pour plus agréables et plus inattendus qu’ils soient – comme réaliser avec succès un objectif longuement caressé –, restent impossibles à anticiper, à maîtriser véritablement, et surtout ne durent jamais très longtemps..
Dr Nicolas Sarrasin
|